« L'économie sociale face au défi du financement. Zoom sur un secteur où des entreprises inventent des modèles rentables dans des domaines jusqu'alors réservés aux associations » (Les Echos, 2014)[1]. A la lecture de cette assertion, nous pouvons adopter deux interprétations. La première considère que derrière les « modèles rentables » désormais envisagés se cachent des secteurs profitables qui attirent de nouveaux investisseurs, souvent capital-risqueurs, qui sont en attentes de sorties industrielles, et/ou financières, et/ou commerciales. La seconde retient les difficultés de financement d'une économie sociale (en l'occurrence non solidaire) en phase de décision d'investissement en expansion. Face à cette réalité, se sont développés à côtés de/en concurrence à la finance solidaire, une finance collaborative dite « participative ». Nous démontrons dans ce papier les enjeux liés à la finance participative (crowdfunding) qui répond à un modèle de réseau social individualiste, charitable et a-territorial. Alors que la finance solidaire (social finance) elle, relève d'un modèle de mouvement social, solidaire et territorialisé. La récente crise financière de 2008 est venu interpeller ces modèles de réseaux d'épargne de proximité où ceux-ci viennent s'interpeller voire se côtoyer et coopérer pour répondre aux enjeux sociétaux du moment. L'émergence d'une finance participative portée par des structures de la finance solidaire permettra de questionner les modalités organisationnelles de ces acteurs, entre des coopérations solidaires (finance solidaire) couplée à des collaborations de conviction (finance participative).